Isolation phonique d’un mur mitoyen : Techniques et matériaux recommandés

Si vous partagez le mur mitoyen de votre maison ou de votre appartement avec un voisin qui a un mode de vie différent du vôtre, la cohabitation peut vite devenir difficile. Entre les voix incessantes, les bruits des appareils électroménagers, des instruments de musique ou des animaux, les sources de nuisances sonores sont nombreuses et ne manqueront pas de déboucher sur des disputes de voisinage. Dans le pire des cas, c’est votre qualité de vie qui est remise en cause.

Dans les logements anciens et neufs, ce problème peut se poser. À défaut de traiter tous les points d’entrée des bruits, la meilleure solution reste l’isolation phonique du mur mitoyen. Plusieurs paramètres sont à considérer dans ce cas. D’abord, la qualité et les propriétés de l’isolant choisi et surtout la technique d’application. Nos experts font le point.

Quels sont les meilleurs matériaux pour isoler phoniquement un mur mitoyen ?

Sur le marché des isolants, il existe plusieurs matériaux qui permettent d’isoler acoustiquement les murs. Mais lorsqu’il s’agit d’un mur mitoyen, seuls quelques-uns répondent aux exigences de praticité et d’efficacité que ce type d’isolation. Parmi les plus indiqués dans ce cas, les professionnels citent le liège, la fibre de bois et la ouate de cellulose. Le choix de l’un ou de l’autre dépend de l’épaisseur de votre mur, des bruits à isoler et de votre budget.

Le liège : un matériau moins épais et plus efficace

Le liège est une solution efficace et écologique pour isoler un mur mitoyen. Tiré de l’écorce de l’arbre, le liège est un isolant renouvelable et naturel. Ses qualités en matière d’isolation acoustique tiennent au fait qu’il lutte efficacement contre les bruits d’impact. Très souvent sollicité pour isoler les sols, le liège réduit les bruits extérieurs jusqu’à 50 dB. L’autre atout du liège est qu’il n’exige pas une épaisseur importante pour produire ses performances honorables. Avec seulement 30 mm de liège, on parvient à affaiblir des désagréments acoustiques d’environ 30 dB.

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Pour la pose du liège aggloméré, il n’y a pas de gros travaux à redouter. Le produit est vendu en panneaux et de dalles qu’il suffit de coller sur le mur mitoyen après l’avoir nettoyé.

La fibre de bois : l’isolant polyvalent

Le deuxième matériau recommandé pour isoler un mur mitoyen, c’est le bois. Sur le marché, les matières isolantes à base de bois (la fibre de bois principalement) constituent d’excellentes protections contre les bruits de différente nature. La fibre de bois est un produit issu du défibrage de copeaux. Le produit est par la suite solidifié avec une substance liante composée de polyuréthane, de polyester ou de coton. Dans les commerces, on retrouve la fibre de bois en panneaux et en vrac. L’isolant ainsi obtenu présente une inertie intéressante en isolation thermique. À côté de la ouate de cellulose et du liège, c’est l’un des meilleurs isolants pour murs mitoyens. Il est utile d’opter dans ce cas pour des panneaux de fibre de bois de 14 cm environ. Appliquées sur un mur mitoyen, ces plaques sont capables d’absorber les bruits d’impact, les bruits aériens et même les différentes plages de fréquences.

La ouate de cellulose : l’isolant le plus écologique pour un mur mitoyen

Voici l’isolant acoustique le plus efficace et le plus respectueux de l’environnement qui permet de faire face aux bruits d’un mur mitoyen. C’est un produit fabriqué à partir du recyclage du papier. Pour l’obtenir, des journaux recyclés sont broyés, défibrés et mélangés avec divers traitements pour devenir ignifuge et résister aux insectes, rongeurs et moisissures. Idéal pour dissiper les ondes sonores et isoler des bruits intérieurs et extérieurs des bâtiments, ce matériau présente plusieurs avantages. Le premier, c’est qu’il est écologique et sa production consomme peu d’énergie. Le second, c’est que le produit est assez disponible.


Les panneaux sont la forme sous laquelle la ouate de cellulose est généralement vendue sur le marché. Elle est plus pratique et plus efficace dans ce cas qu’en vrac. Pour des travaux de rénovation, il suffira de doubler votre mur mitoyen avec des panneaux d’environ 15 cm. Bien que cela arrive à diminuer votre surface habitable, cela reste nécessaire pour isoler efficacement.

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Quelles sont les techniques à employer pour l’isolation phonique d’un mur mitoyen ?

Après le choix de l’isolant pour traiter un mur mitoyen, le deuxième élément essentiel pour réussir ce travail, c’est le choix de la technique de mise en œuvre. L’isolation phonique des murs en général peut se faire suivant différentes méthodes. Par souci d’efficacité en ce qui concerne le mur mitoyen, le doublage sur ossature et le collage du doublage sont recommandés. Dans une certaine mesure, l’isolation peut se faire avec une peinture anti-bruit.

La pose de l’isolant sur mur mitoyen par doublage collé

L’une des principales techniques utilisées pour isoler acoustiquement les murs mitoyens, consiste à poser l’isolant choisi par un doublage collé. Concrètement, il s’agit d’acheter des panneaux isolants 2 en 1 formés de polystyrène élastifié ou de laine minérale. Ceux-ci sont collés en usine sur une plaque de plâtre. Destinés aux murs plans en bon état, les doublages collés peuvent être collés au mur à isoler. Il est recommandé de reprendre le mur support si les façades sont en mauvais état, question d’assurer l’efficacité isolante du dispositif.

Très plébiscitée dans les constructions neuves, cette technique d’isolation de mur mitoyen présente l’avantage d’être plus simple et plus rapide à mettre en œuvre. Elle limite par ailleurs le tassement dans le temps de l’absorbant acoustique placé dans les contre cloisons. Pour une isolation plus efficace avec la technique par doublage collé, il est utile de privilégier une épaisseur de doublage d’au moins 10 cm d’épaisseur (soit 8 cm d’isolant). On obtient ainsi une réduction notable des nuisances sonores malgré la surface habitable qui se réduit en conséquence.

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Le doublage sur ossature pour isoler les murs mitoyens

C’est la technique la plus courante et la plus performante en matière d’isolation des murs mitoyens. La technique du doublage sur ossature consiste à réaliser une contre-cloison formée d’une ossature métallique fixée au sol et au plafond. C’est dans celle-ci qu’on place l’absorbant acoustique (isolant thermo acoustique fibreux). Conformément au principe du « masse-ressort-masse », l’espace d’un centimètre environ laissé, sépare le mur de la paroi intérieure afin de réduire la transmission des ondes sonores. Par la suite, on fixe un parement en plâtre de type BA13 sur l’ossature pour renforcer l’isolation du bruit engagée par le matériau à l’intérieur de la contre-cloison.

Particulièrement indiquée pour isoler les murs des logements mitoyens, cette technique s’appuie sur une paroi intérieure désolidarisée du mur mitoyen grâce à un vide d’un centimètre qui limite la circulation des bruits. L’étanchéité entre les plaques et au pourtour de la cloison doit toutefois être assurée.

Cette technique peut être améliorée de plusieurs manières en cas de voisinage trop bruyant. Vous pouvez ainsi :

  • Choisir des plaques plus lourdes (dalles ou des panneaux acoustiques) ;
  • Augmenter la taille de la lame d’air entre le mur et la contre-cloison ;
  • Ajouter des plaques placo supplémentaires (2 ou 3 au maximum).

L’isolation par doublage sur ossature présente plusieurs avantages. Grâce à cette technique, l’isolement aux bruits aériens est amélioré de 5 à 10 dB. Elle permet aussi un passage facile des câbles et gaines derrière la contre-cloison, ce qui permet d’obtenir un rendu plus esthétique sur les murs en dépit de la limitation des surfaces habitables des pièces.

La peinture anti-bruit

La dernière technique qui permet d’isoler un mur mitoyen, c’est l’application de la peinture anti bruit. Malgré les promesses affichées, cette technique a une efficacité presque nulle. Facile et rapide, cette technique doit, par souci d’efficacité, venir en complément de l’une des deux premières techniques évoquées plus haut.

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